Adama Coulibaly | Positive Minds

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Cinq choses à faire pour réussir votre transition de carrière.

Esprit positif | Histoires positives | Edition 035

Je viens de passer trois semaines dans mes nouvelles fonctions de directeur des programmes mondiaux à Oxfam International. Même pour un dirigeant chevronné comme moi, les transitions de carrière sont des moments délicats qu'il faut gérer avec soin pour réussir et apporter une valeur ajoutée le plus tôt possible. Je partage ici 5 conseils qui peuvent vous aider à y parvenir.

Le 1er mai 2023, j'ai pris mes nouvelles fonctions de directeur des programmes mondiaux à Oxfam International. J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour être prête et équipée pour ce rôle. Mais comme les équipes sportives qui s'entraînent dur avant le grand jour, je me rends compte qu'on ne peut jamais prévoir les scénarios du match. Et essayer de le faire est une perte de temps totale.

Au cours de ma carrière, qui s'étend sur près de 30 ans, j'ai changé cinq fois d'organisation et plus d'une douzaine de fois de poste, dont la moitié étaient des postes de direction. Ces transitions ne se sont pas faites en douceur, bien au contraire. Elles ont souvent été turbulentes, imprévisibles et parfois traumatisantes. La bonne nouvelle, c'est qu'il y a des choses que vous pouvez faire pour rendre votre transition de poste et de carrière plus douce et plus gratifiante. En voici cinq que j'ai apprises à mes dépens. 

Tout d'abord, faites toujours une pause avant de prendre vos nouvelles fonctions, que ce soit dans votre organisation actuelle ou dans une nouvelle.

Passer d'un travail à l'autre sans faire de pause est la meilleure recette pour échouer. Même les machines font des pauses pour repartir de plus belle et plein d'énergie, et les êtres humains encore plus. Quitter son emploi actuel le 30 du mois et commencer le suivant le 1er du mois suivant n'est ni un signe d'engagement ni une preuve de loyauté ; c'est faire passer son bien-être au second plan et s'exposer à l'échec.

 

Conseil n° 1 : planifiez une pause d'au moins deux semaines, idéalement d'un mois, entre votre ancien et votre nouveau travail. Ce n'est pas du temps perdu, c'est du temps investi.

 

Deuxièmement, il n'y a pas un temps pour l'intégration et un temps pour le travail ; ils se chevauchent.

 Lorsque vous commencez un nouveau poste dans une nouvelle organisation, il y a une période d'intégration qui peut durer jusqu'à deux semaines, voire plus. C'est votre délai de grâce. Mais dans la pratique, il n'y a pas de délai de grâce, en particulier pour les postes de direction. Dès le premier jour, vous devez commencer à résoudre des problèmes. Le fait que vous soyez nouveau n'y change rien. On attend de vous que vous soyez immédiatement opérationnel. En d'autres termes, "construire l'avion en le pilotant", un exercice très périlleux. 

Conseil n° 2 : utilisez votre temps de récupération (voir conseil n° 1) pour en apprendre le plus possible sur votre nouvel emploi et votre nouvelle organisation avant de commencer. Cet investissement en temps réduira considérablement votre courbe d'apprentissage.

 

Troisièmement, fixez des limites saines dès le départ ou payez-en le prix fort plus tard.

Évitez que votre enthousiasme initial ne se transforme en handicap à l'avenir. De nombreux nouveaux employés, en particulier les dirigeants, veulent laisser leur marque dès le départ. Cet enthousiasme initial les conduit à créer des attentes et à prendre des engagements qu'ils auront du mal à respecter par la suite. En conséquence, ils perdent le capital social qu'ils ont construit au début et auront du mal à le reconstituer. Évitez de tomber dans le piège de l'enthousiasme de départ. 

Conseil n° 3 : prenez toujours le temps de comprendre les implications futures de vos décisions initiales avant de les prendre. Cela vous permettra de conserver le capital social que vous avez bâti au départ.

 

Quatrièmement, résistez à l'envie de changer l'existant.

Lorsque vous prenez un nouveau poste de direction, tous les regards se tournent vers vous. Les gens veulent que vous changiez tout d'un coup de baguette magique. Les conversations portent souvent sur ce qui ne fonctionne pas et doit être modifié. Peu de conversations portent sur ce qui fonctionne et doit être maintenu et renforcé. Et si vous ne prenez pas garde, vous risquez de détruire les fondations en place, construites avec le sang et la sueur de tant de collègues engagés et dévoués, anciens et actuels. 

Conseil n° 4 : prenez le temps d'écouter et de poser des questions, en particulier sur ce qui fonctionne, puis bâtissez là-dessus.

 

Enfin, donnez la priorité à l'engagement externe dès le départ, au risque de vous retrouver coincé en interne.

Si les organisations étaient des voitures, la destination serait la vision et la mission serait le voyage pour y arriver. Le bon sens voudrait que les dirigeants de l'organisation passent plus de temps sur le voyage vers la destination et moins sur la mécanique de la voiture. La triste réalité est tout autre, en particulier dans les grandes organisations. Les dirigeants passent la majeure partie de leur temps, souvent jusqu'à 80 %, à s'assurer que les différents éléments de la mécanique interne de la voiture fonctionnent bien. Et lorsqu'ils relèvent la tête, la voiture a déraillé et, pire, n'est plus adaptée au voyage. 

Pour éviter d'être submergé par les demandes internes, vous devez donner la priorité à l'engagement externe dès le début. Pour ce faire, vous devez toutefois lâcher le contrôle et faire confiance à vos collègues pour gérer la mécanique interne.  

Conseil n° 5 : évitez d'être au centre du pouvoir et de la prise de décision en donnant à vos collègues seniors la possibilité d'assumer la responsabilité de leurs actes.

Vous êtes un dirigeant de haut niveau et vous avez changé de carrière récemment ou par le passé. Quels conseils donneriez-vous aux futurs dirigeants pour les aider à prendre un bon départ ?

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