Décolonisation et localisation.

Code : DCL

Des décennies de preuves démontrent qu'une grande partie du système de développement international continue de fonctionner selon des hiérarchies de pouvoir héritées, où les stratégies, les ressources et même les définitions du succès sont souvent élaborées loin des communautés qu’elles sont censées servir. Malgré de bonnes intentions, trop d’initiatives renforcent encore les asymétries entre les acteurs internationaux et locaux (Peace Direct, 2021; NEAR Network, 2022).

La véritable décolonisation commence par la reconnaissance et le démantèlement de ces déséquilibres structurels — non par une inclusion symbolique, mais par une redistribution réelle du pouvoir, de la confiance et de la voix. Cela implique de passer d’un modèle de contrôle externe à un modèle dans lequel les acteurs locaux définissent les priorités, mènent l’action selon leurs propres termes, et reçoivent les ressources nécessaires en conséquence.

Les études montrent que lorsque le leadership local est véritablement au centre — et pas simplement consulté — les programmes deviennent plus efficaces, mieux ancrés dans les contextes, et plus durables (OCDE, 2020; ALNAP, 2022).  Pourtant, comme le rappelle une recherche de l’Overseas Development Institute (ODI, 2021), la localisation reste souvent enfermée dans des partenariats transactionnels, plutôt que transformatifs.

Le véritable leadership local ne consiste pas à être invité à la table — il consiste à construire la table. Dans cette vision, les acteurs internationaux deviennent un échafaudage : solidaires, flexibles, temporaires. Ils écoutent plus qu’ils ne dirigent. Ils suivent plus qu’ils ne mènent.

Le défi n’est pas de réajuster le système existant — mais d’en imaginer un nouveau. Un système qui valorise la présence plutôt que la domination, la solidarité plutôt que le sauvetage, et l’équité à long terme plutôt que les victoires à court terme.

🪘 Savoirs ancestraux et mémoire collective

Code : AKM

Ravive les sagesses enfouies de l’Afrique, ses traditions orales et ses philosophies autochtones, en attirant l’attention sur ce que les systèmes coloniaux ont effacé — et sur ce qui doit désormais être reconquis par la mémoire.

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Kurukan Fuga : une charte plus ancienne que le parchemin.

Bien avant que les penseurs des Lumières ne rédigent leurs déclarations à Paris ou à Philadelphie, bien avant que l’encre ne sèche sur les parchemins proclamant liberté et justice, il y eut Kurukan Fuga.

Proclamée au XIIIe siècle après l’unification de l’Empire du Mali par Sundiata Keita, cette charte posait les bases d’une société fondée sur la dignité, le dialogue et la responsabilité partagée. Transmise oralement, non par écrit. Partagée en cercle, non en tribunal. Conservée dans la mémoire, non dans les manuscrits.

Et pourtant, elle est restée dans l’ombre — éclipsée par des modèles importés de droit et de gouvernance, proclamés universels, mais oublieux des sagesses ancestrales.

Kurukan Fuga nous rappelle que les droits humains ne sont pas un don de l’Occident. Ils sont un héritage de l’humanité — formulés à travers les âges, dans différentes langues et traditions.

Alors que nous décolonisons nos systèmes et repensons nos sources de légitimité, la question n’est pas seulement ce que nous retenons, mais quelle mémoire nous honorons.

#KurukanFuga #DecolonisingKnowledge #AfricanPhilosophy #HumanRightsHistory #MandeWisdom #CharterBeforeTheScroll #MemoryJustice #VisualWisdom #PositiveMinds

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Quand le tambour se tait.

Que se passe-t-il lorsque les mégaphones se font plus bruyants et que les griots se taisent ?

Amadou Hampâté Bâ nous avait prévenus. Dans Amkoullel, l'enfant peul et L'Empire peul du Macina, il montre que le colonialisme n’a pas seulement occupé les terres — il a réduit au silence les langues, interrompu les traditions orales, et coupé la chaîne de transmission du savoir vivant. Les voix qui portaient la mémoire, l’identité et le sens d’une génération à l’autre ont été reléguées aux marges.

À leur place, des textes étrangers ont revendiqué le monopole du vrai. Le tambour du griot a été remplacé par l’imprimerie. Les anciens ont été qualifiés de retardés. Les proverbes et récits oraux ont été relégués au rang de folklore — jolis mais non crédibles, poétiques mais sans légitimité.

Et pourtant, la mémoire résiste à l’effacement. Autour des feux, dans les récits, les chants, les métaphores, le tambour continue de parler. Il parle dans les silences qui refusent l’oubli, et dans les voix qui se relèvent — humbles, tenaces, et puissantes.

La décolonisation ne concerne pas que les structures. Elle touche aussi les racines du savoir. C’est un acte épistémique — une réparation du sens, une reconquête des manières de savoir qui n’ont jamais disparu, mais qu’on avait réduites au silence.

Car retrouver nos récits, c’est retrouver notre dignité. Et lorsque le tambour résonne à nouveau, il ne fait pas que rappeler le passé — il nous appelle à inventer un avenir enraciné dans la dignité.

#AmadouHampâtéBâ #DecolonisingKnowledge #EpistemicJustice #AfricanWisdom #OralTraditions #IndigenousVoices #StorytellingPower #ReclaimingNarratives #KnowledgeIsPower #PeulLegacy #VisualWisdom #PositiveMinds

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Le miroir des civilisations oubliées.

Pourquoi tant d’enfants grandissent-ils avec l’idée que la civilisation a commencé ailleurs ?

Pendant des décennies, l’histoire nous est racontée à travers un miroir fissuré — un miroir qui ne reflète qu’une partie du monde, et qui déforme ou efface le reste. Les symboles, les monuments et les récits mis en avant dans les écoles et les musées placent souvent l’Europe au centre du progrès humain.

Cheikh Anta Diop, dans Nations nègres et culture (1954), a refusé ce reflet biaisé. Il a patiemment documenté les contributions fondatrices de l’Afrique à la science, à l’architecture, à la philosophie et à la gouvernance — bien avant la colonisation. Son œuvre a redonné fierté en éclairant un héritage méconnu : les pyramides de Kemet, les connaissances astronomiques des Dogons, les manuscrits savants de Tombouctou.

Il ne s'agit pas de nostalgie. Il s'agit de clarté.

Il s’agit de revendiquer le droit de se voir dans le miroir de l’histoire — entiers, brillants, enracinés. Car lorsque le reflet change, c’est toute l’histoire qu’on raconte qui se transforme — et l’avenir qu’on se permet d’imaginer.

Ne léguons pas des miroirs déformants. Réparons-les, ensemble.

#DecolonisingKnowledge #AfricanHistory #CheikhAntaDiop #HistoricalJustice #Timbuktu #Dogon #Kemet #ReclaimingNarratives #EducationReform #AfricanFutures #MirrorOfTruth #VisualWisdom #PositiveMinds

DCL-AKM004

Et si les livres que nous lisons sur nous-mêmes avaient été écrits pour nous maintenir petits ?

Le concept de « bibliothèque coloniale » développé par V.Y. Mudimbe nous rappelle que la colonisation n’était pas seulement une conquête territoriale — c’était aussi une conquête du sens. Le savoir lui-même a été colonisé. L’Afrique a été décrite, classée, interprétée à travers des lunettes étrangères, souvent au service de projets impérialistes.

Pendant des générations, les Africains ont été définis par des récits imposés :  Des titres comme « Afrique primitive », « Logique tribale », « Continent mythique ». Ces titres n’étaient pas de simples catégories académiques — ils étaient des instruments de réduction, des outils de domination. Ils ont façonné le regard du monde sur l’Afrique… et, plus douloureusement, le regard de l’Afrique sur elle-même.

Mais une bibliothèque peut être réimaginée. Décoloniser, ce n’est pas seulement rejeter les anciens ouvrages — c’est aussi les remplacer par des récits qui libèrent, qui enracinent, qui élèvent. Quand nous remplissons nos étagères de mots comme Ubuntu, Afrofuturisme, Philosophie Nègre, ou Sankofa, quelque chose bascule. Le centre se déplace. De l’aliénation, on passe à l’enracinement. Du silence, à l’expression.

Ce changement n’est pas seulement intellectuel. Il est identitaire, émotionnel, spirituel, politique.

La libération commence quand on change la bibliothèque — pas seulement le lecteur.

Inspiré par The Invention of Africa (1988)de V.Y. Mudimbe
#DecolonisingKnowledge #AfricanPhilosophy #Mudimbe #Ubuntu #Sankofa #Afrofuturism #Leadership #Identity #VisualWisdom #PositiveMinds

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La première colonie fut l’esprit.

Le colonialisme n’a pas commencé par les chaînes. Il a commencé par la langue.

Dans son ouvrage percutant Decolonising the Mind, Ngũgĩ wa Thiong'o démontre comment les puissances coloniales ont utilisé la langue comme outil de domination mentale. On a enseigné aux enfants à avoir honte de leur langue maternelle. Les récits autochtones ont été effacés. Les savoirs locaux ont été relégués au silence sous le poids des langues imposées.

Écrire, penser et parler dans sa propre langue n’est pas un luxe, c’est un acte radical de réappropriation de soi.

« La décolonisation de l’esprit est l’arme la plus puissante contre la domination coloniale. »

- Ngũgĩ wa Thiong'o

Reconnaître cette vérité, c’est aller au-delà du constat. C’est agir. C’est raviver et valoriser les langues, récits et savoirs enracinés dans nos peuples.

#DecoloniseTheMind #NgugiWaThiongo #LanguageJustice #CulturalLiberation #IndigenousKnowledge #Decolonisation #Pluriversality #AfricanLiterature #LinguisticJustice #PowerOfLanguage #VisualWisdom #PositiveMinds

DCL-AKM006

Tailler pour retrouver la vérité

Le colonialisme n’a pas été qu’un épisode de l’histoire — c’était une machine bien huilée d’effacement. Elle a effacé des langues, rebaptisé des lieux, déformé des récits et brisé des identités. Et longtemps après les indépendances, la mécanique de l’oubli a continué son œuvre.

C’est pourquoi la décolonisation n’est pas un exercice intellectuel. C’est un travail. Lent. Inégal. Souvent inconfortable. Mais indispensable.

Il faut déterrer, gratter, regraver. Traverser les couches de silence accumulées. Reconnaître que les histoires qu’on nous a transmises ont souvent été taillées pour dissimuler, pas pour révéler.

Reclamer, ce n’est pas idéaliser le passé. Ce n’est pas un retour en arrière. C’est oser nommer ce qui a été pris. Réparer ce qui a été brisé. Et réimaginer ce qui, au fond, nous a toujours appartenu.

Car le pouvoir ne se perd pas toujours par la force. Il se délite aussi dans l’oubli — transmis de génération en génération, à travers le silence, la honte, la résignation.

Reprendre, c’est d’abord se souvenir. Et se souvenir exige d’aller en profondeur.

Que cherchons-nous à reprendre — et jusqu’où sommes-nous prêts à aller ?

#Décolonisation #RéappropriationDeLhistoire #Identité #Leadership #AfriqueEnEssor #VéritéEtPouvoir #MémoireCollective #GuérisonHistorique #RegraverLaVérité #SagesseVisuelle #PositiveMinds

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Ce que le pouvoir dissimule, la résistance le dévoile

Pendant des siècles, la colonisation ne s'est pas contentée de s'emparer des terres, elle a recouvert les mémoires, effacé les symboles et réécrit les histoires. Ce qui est souvent décrit aujourd'hui comme des "objets pillés" était plus qu'un simple vol. Il s'agissait d'une tentative d'effacement, non seulement de prendre mais de faire disparaître, d'éliminer toute trace d'un monde jugé inférieur ou gênant.

Et pourtant, si l'on gratte la surface, l'essence réapparaît. Sous la peinture imposée, les gravures ancestrales perdurent. Vivantes. En attente.

Décoloniser, ce n'est pas seulement dénoncer la version officielle de l'histoire. C'est redécouvrir les lignes enfouies, les langues réduites au silence, les visages sculptés de la mémoire collective. C'est un acte lent, patient et respectueux. Un acte qui restaure, honore et reconnecte.

Car ce que le pouvoir cache... la résistance, tôt ou tard, le révèle.

#Décolonisation #Mémoire ancestrale #Résistance #Identité #Récupération #Justice historique #Pluriversité #Leadership décolonial #Artefacts pillés #Muséesetpouvoir #Sagesse visuelle #Menséespositives

🗣 Justice épistémique et voix subalternes

Code : EJV

Dénonce les structures coloniales de production du savoir et plaide pour une pluralité d’épistémologies, en revalorisant les voix étouffées et les savoirs enracinés.

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Postcolonial en apparence, colonial en profondeur.

Nombre de pays africains ont obtenu leur indépendance politique il y a plusieurs décennies. Les drapeaux ont changé, les hymnes aussi mais le pouvoir a-t-il vraiment changé de mains ?

Cette illustration s’inspire du livre incontournable de Sabelo Ndlovu-Gatsheni,« Colonialité du pouvoir en Afrique postcoloniale : Mythes de la décolonisation », qui nous invite à regarder sous la surface des États postcoloniaux.

En surface, nous voyons des nations souveraines, des institutions, des systèmes qui semblent autonomes. Mais en creusant, on découvre des racines toujours ancrées dans :

  • Colonialité du pouvoir — les systèmes hérités de gouvernance, d’économie et de contrôle

  • Colonialité du savoir — la suprématie des épistémologies occidentales et des modèles éducatifs importés

  • Colonialité de l'être — les hiérarchies d'identité intériorisées et la marginalisation des subjectivités africaines

Le mythe de la décolonisation, c’est de croire que la fin du régime colonial signifiait la libération totale. Or, le vrai chantier — épistémique, structurel, psychologique — reste encore largement à mener.

 La véritable émancipation commence lorsque l’on ose nommer, questionner et transformer les racines invisibles qui nourrissent encore l’ordre postcolonial.

#Décolonisation #Colonialitédupouvoir #Futuresafricaines #Justiceépistémique #Afriquepostcoloniale #SabeloNdlovuGatsheni #Leadership #ChangementStructurel #JusticeDéveloppement #Pluriversité #PenséeCritique #SagesseVisuelle #MensongesPositifs

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La liberté commence par les racines

Et si décoloniser, c’était d’abord revenir à nos racines — pas comme un retour en arrière nostalgique, mais comme un acte de reconquête, de soin, et de réenracinement ?

Walter Mignolo appelle cela la "désobéissance épistémique" - le refus de penser uniquement dans les cadres occidentaux et l'affirmation d'autres façons de connaître, de vivre et d'entrer en relation qui ont longtemps été rejetées ou supprimées.

Décoloniser, ce n’est pas seulement critiquer le passé. C’est aussi reconstruire le présent sur des fondations vivantes : nos cultures, nos récits, nos liens avec la terre, avec les autres, avec nous-mêmes.

Car lorsqu’on replante ce qui a été déraciné, ce ne sont pas que des traditions qu’on retrouve — c’est une force nouvelle qui émerge. Une force qui ne demande plus la permission d’exister, et qui n’a plus peur de pousser droit.

#Decolonisation #AncestralKnowledge #WalterMignolo #EpistemicDisobedience #RootedResistance #CognitiveJustice #Pluriversality #ReclaimingRoots #DecoloniseTheMind #GrowFromWithin #VisualWisdom #PositiveMinds

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Décoloniser, c'est reconnecter

Dans Les malheureux de la terre, Frantz Fanon nous rappelle que le colonialisme n'est pas seulement le vol de terres, c'est aussi la perturbation de la mémoire, la fragmentation de l'identité et la séparation des peuples de leurs systèmes de connaissances.

La décolonisation n’est donc pas un simple retour en arrière. C’est un acte de réparation. Reconnaître la fracture. Redonner aux communautés la possibilité de recoller les morceaux avec leurs propres mains, leurs propres mots, leurs propres mémoires.

Ce n’est pas masquer les fissures avec des solutions importées. C’est restaurer la continuité du savoir, là où il a toujours vécu, et permettre aux communautés de se reconstruire selon leurs propres conditions.

#FrantzFanon #Decolonisation #EpistemicJustice #IndigenousKnowledge #ShiftingPower #Restoration #Pluriversality #LeadershipReflections #PostColonialHealing #KnowledgeJustice #VisualWisdom #PositiveMinds

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Les subalternes peuvent-ils parler ?

La question percutante de Gayatri Chakravorty Spivak reste d’une actualité brûlante. Dans un monde où les plateformes se multiplient mais où l’écoute s’amenuise, quelles voix comptent vraiment ? Qui a droit au micro, et qui reste relégué dans l’ombre ?

Trop souvent, le discours dominant prétend « donner la parole » tout en maintenant les structures qui réduisent au silence. La représentation devient ventriloquie. La participation devient mise en scène. Et les subalternes — ceux que l’histoire et le système ont rendus inaudibles — sont évoqués, mais rarement écoutés.

Pourtant, il existe d’autres manières d’être entendu. Des formes d’expression qui ne sont ni performatives, ni extractives. Comme le cercle autour du feu — un espace sans projecteur ni hiérarchie, où parler et écouter relèvent d’une responsabilité partagée. Un espace où le savoir se transmet par les corps, les récits, les silences — et non uniquement par les citations.

Décoloniser la parole, ce n’est pas juste passer le micro. C’est transformer les conditions mêmes du dialogue.

Construisons plus de cercles de feu. Passons de l’amplification à la transformation.

#DécoloniserLeSavoir #Spivak #LesSubalternesPeuventIlsParler #ThéorieFéministe #VoixEtPouvoir #JusticeÉpistémique #Décolonisation #SagesseVisuelle

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Sortir du réseau : Un chemin différent vers la liberté

Dans les récits dominants, le progrès est souvent présenté comme une route droite et universelle. Nous y avançons en cochant des cases : école, emploi, promotion, statut. Tout cela semble naturel. Pourtant, en suivant ces lignes préétablies, beaucoup se retrouvent piégés dans des systèmes qui les déconnectent d'eux-mêmes, de leurs racines et de leur vérité.

Et si la soi-disant feuille de route du progrès n'était pas une promesse, mais une cage ? Une forme subtile de contrôle, élaborée au nom de la modernité, mais profondément enracinée dans les hiérarchies coloniales du savoir, du pouvoir et de l'identité.

Walter D. Mignolo nous offre une vision puissante dans The Darker Side of Western Modernity (La face cachée de la modernité occidentale):

"Se désolidariser, c'est s'ouvrir à d'autres épistémologies, à d'autres principes de connaissance et de compréhension et, par conséquent, à d'autres économies, à d'autres politiques et à d'autres éthiques.

Sortir du réseau, c'est emprunter le chemin le moins visible, marcher à contre-courant, puiser dans la sagesse ancestrale, écouter des voix longtemps réduites au silence. Il s'agit de sortir des sentiers battus et de ressentir au lieu de se contenter d'exécuter.

Il ne s'agit pas d'un rejet de toute modernité, mais d'un refus de celle qui exige l'uniformité au détriment des diverses manières d'être, de vivre et d'entrer en relation.

Et si la vraie liberté commençait là où la route se termine ?


#DecoloniseKnowledge #EpistemicJustice #WalterMignolo #SteppingOffTheGrid #DecolonialThinking #AlternativePaths #Liberation #AncestralWisdom #TruthJourneys

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Quels sont les savoirs qui comptent ?

Boaventura de Sousa Santos nous rappelle que ce que nous appelons le "savoir universel" est souvent un fragment étroit incliné vers le Nord global - le produit d'une conquête et non d'un consensus.

« Il ne peut y avoir de justice sociale globale sans justice cognitive globale. »

- Boaventura de Sousa Santos

Les épistémologies du Sud ne visent pas à inverser la hiérarchie. Elles visent à la briser, à créer un monde où de nombreux savoirs coexistent, dialoguent et construisent l'avenir ensemble.

La justice en matière de connaissance est inséparable de la justice sociale. Si certains modes de connaissance sont exclus, des mondes entiers sont effacés avec eux - des cosmologies, des histoires, des façons de guérir, de gouverner, de rêver.

Nous devons écouter non seulement les voix, mais aussi les silences - ceux qui sont étouffés par le colonialisme, le patriarcat, le racisme et le capitalisme. La décolonisation des connaissances n'est pas une métaphore. C'est une méthode, un mandat, un mouvement.

Faisons basculer l'axe du monde vers la dignité, la pluralité et le droit de savoir autrement.

#EpistemologiesOfTheSouth #BoaventuraDeSousaSantos #DecolonisingKnowledge #Plurality #DecolonialThinking #VisualWisdom #KnowledgeJustice #SouthAsMethod #Decolonisation #Ubuntu #Pluriverso

🪞 Changer les récits et les représentations

Code : SNR

Remet en question les narratifs dominants sur l’Afrique, déconstruit le sauveur blanc et célèbre les récits auto-déterminés, portés par les communautés elles-mêmes.

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La liberté n'est pas donnée, elle est prise.

« La liberté n'est pas quelque chose qu'un peuple peut accorder à un autre comme un cadeau. Un peuple la revendique comme sienne et personne ne peut lui prendre. »

- Kwame Nkrumah (premier Premier ministre et président du Ghana indépendant)

Cette citation n’est pas qu’un souvenir du passé. C’est une boussole, un défi, un cadre de lecture.

Kwame Nkrumah parlait au nom de tous les peuples colonisés qui ont refusé la soumission. Pour lui, l’indépendance n’était ni un don, ni une faveur. C’était un droit à revendiquer, par la force du collectif, avec dignité et détermination.

Aujourd’hui encore, bien après les indépendances formelles, la lutte continue — sous d’autres formes : dans des systèmes d’aide qui concentrent le pouvoir de décision, dans des modèles de développement qui contrôlent plus qu’ils ne transforment, dans des récits qui prônent l’autonomisation, tout en redoutant l’émancipation.

Sagesse visuelle est un espace qui nous invite à explorer ces contradictions à travers des métaphores, des symboles et des récits qui nous encouragent à porter un regard différent sur notre héritage, à le remettre en question et à honorer le pouvoir de la reconquête, de la transformation et de la résistance.

Partons d’ici : La liberté ne s’accorde pas. Elle se conquiert — ensemble, et selon nos propres termes.

#KwameNkrumah #Décolonisation #Indépendance #LibérationNonPermission #PeoplePower #RethinkingAid #SelfDetermination #FeministFutures #AfricaRising #VisualWisdom #PositiveMinds

DCL-SNR002

Pour comprendre l'Afrique, il faut écouter toutes ses histoires.

Trop souvent, un seul récit revient en boucle : celui de la pauvreté, des guerres, des maladies, ou de la faune sauvage. Ces récits ne sont pas faux. Mais ils sont dangereusement incomplets.

Que laisse-t-on de côté ? La musique, la science, la joie, l’innovation. Le quotidien. La complexité. Les contradictions. Les rires. Les voix.

Aucune culture, aucun peuple, aucun continent ne peut être réduit à une seule histoire sans que la vérité ne s’efface. Décoloniser les récits, c’est ouvrir le livre en entier – et ne pas s’arrêter au premier chapitre que d’autres ont écrit à notre place. C’est remettre au centre celles et ceux dont les voix ont été ignorées, étouffées ou exotisées. C’est comprendre que le pouvoir ne réside pas seulement dans ce qui est dit, mais dans qui a le droit de parler.

"Le problème des stéréotypes n'est pas qu'ils sont faux, mais qu'ils sont incomplets.

- Chimamanda Ngozi Adichie

Faisons de la place pour de nombreuses voix, de nombreuses histoires, de nombreuses vérités.

Ce visuel et cette réflexion s'inspirent de la puissante conférence TED de Chimamanda Ngozi Adichie, "Le danger d'une histoire unique."

#DecoloniseNarratives #MultipleVoicesMatter #BeyondTheSingleStory #AfricanStories #StorytellingJustice #NarrativePower #VisualWisdom #PositiveMinds

DCL-SNR002

Au-delà du regard étroit

Nous ne voyons pas les choses telles qu’elles sont, mais telles que nous sommes.

Depuis trop longtemps, l’Afrique est regardée à travers une lentille réductrice. Une lentille façonnée par les héritages coloniaux, les clichés de l’aide au développement et les gros titres sensationnalistes. Une seule histoire répétée — celle de la pauvreté, du conflit, du désespoir. Ce qui est perdu dans ce regard, c’est la complexité. L’humanité. Le potentiel.

Mais la perception peut changer. Lorsqu’on élargit notre regard — qu’on passe d’une vision étroite à un kaléidoscope de perspectives — l’image se transforme. On découvre des cultures vibrantes, des innovations locales, des histoires entremêlées, une intelligence du quotidien. On comprend que l’Afrique n’est pas un problème à résoudre, mais une force vivante qui crée, s’adapte et inspire.

Le défi n’est pas la réalité africaine. C’est notre capacité à la voir dans toute sa richesse.

#ShiftingNarratives #Leadership #Africa #Decolonisation #PerceptionVsReality #StorytellingMatters #VisualWisdom #PositiveMinds

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Deux récits du changement

Nous vivons la fin d'une époque, celle du lent mais nécessaire démantèlement du sauve-qui-peut blanc dans le domaine du développement mondial et de l'action humanitaire.

Pendant trop longtemps, le récit dominant a placé les acteurs extérieurs au centre : des figures venues d’ailleurs, porteuses de solutions, de ressources et de savoirs, souvent mises en lumière comme les protagonistes d’histoires qui ne leur appartiennent pas. Dans ces récits, les communautés locales apparaissent en arrière-plan, réduites à des bénéficiaires passifs de la “générosité” des autres.

Ce modèle part peut-être d'une bonne intention, mais il est ancré dans la hiérarchie et non dans l'humilité. Il privilégie la visibilité à l'impact, la reconnaissance aux relations et la performance au partenariat.

Mais le changement est en marche. Partout dans le monde, les communautés reprennent leur place au centre de leur propre histoire. Elles n'attendent pas d'être sauvées - elles s'organisent, dirigent et construisent. Ce dont elles ont besoin, c'est d'alliés qui savent se tenir à leurs côtés et non au-dessus, qui écoutent avant d'agir et qui savent que la véritable solidarité est silencieuse, cohérente et collective.

À nous — praticiens, bailleurs, organisations — de nous poser des questions honnêtes : Qui notre travail met-il au centre? Quels récits portons-nous — et au service de qui? Sommes-nous prêts à quitter la scène pour laisser pleinement place à celles et ceux qui vivent le changement au quotidien?

#WhiteSaviourism #DecoloniseAid #CommunityLedChange #PowerShift #SolidarityNotCharity #PledgeForChange #VisualWisdom #PositiveMinds

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Être assis ne suffit pas, c’est qui dirige qui compte.

La réflexion de mon ami et frère, Casely Ato Coleman, sur la décolonisation et la localisation dans la gestion internationale des ressources humaines est une contribution essentielle aux débats actuels sur le pouvoir, le leadership et la justice dans le développement mondial.

Il met en lumière un problème aussi subtil que répandu : l’illusion de l’inclusion. Nommer des personnes issues du Sud global à des postes de direction ne suffit pas si le pouvoir réel de décision reste concentré ailleurs. Sans transfert effectif d’autorité, la localisation devient un simple symbole — une présence sans pouvoir.

Casely remet également en question la domination des modèles de leadership et des outils d’évaluation conçus selon des normes du Nord global. Ces cadres, présentés comme universels, échouent souvent à reconnaître ou à valoriser les talents du Sud global, perpétuant ainsi une exclusion structurelle.

Il résume parfaitement l’enjeu : 

 « Lorsqu’on nomme quelqu’un pour conduire un véhicule, il faut que ce soit ses mains qui tiennent le volant — pas celles d’une force cachée. »

La véritable décolonisation exige du fond, pas seulement de la forme.

Lisez l'article complet de Casely ici.

#Décolonisation #Localisation #Leadership #SudGlobal #RH #Équité #DéveloppementDesTalents #Pouvoir #JusticeCognitive #ChangementOrganisationnel

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Ce qu’on enseigne n’est pas toujours le nôtre

Décoloniser l’université, c’est reprendre à la fois le contenu et le contexte.

La lecture de l'article de Ransford Bekoe, Towards Academic Decolonizing in Africa, m'a rappelé une vérité que nous oublions souvent. Les espaces universitaires ne sont jamais neutres. Ce qui est enseigné, la manière dont c'est enseigné et la priorité donnée au savoir sont autant de reflets du pouvoir.

Trop de salles de classe en Afrique restent façonnées par des épistémologies, des références et des systèmes de validation qui ne nous ont jamais été destinés. Les programmes sont encore saturés de penseurs, de langues et de logiques occidentales. Ce n’est pas parce qu’ils sont universels, mais parce qu’un certain ordre colonial les a imposés.

Décoloniser l’université ne signifie pas rejeter les autres savoirs. Il s’agit de rétablir un équilibre. Il s’agit de faire une place pleine et entière aux langues africaines, aux philosophies autochtones, aux récits et visions du monde issus du continent. Non pas comme contenu “alternatif”, mais comme savoirs à part entière.

Reprendre le contenu est essentiel. Mais reprendre le contexte, c’est-à-dire le pouvoir de définir ce qui compte comme savoir, c’est là que commence la véritable transformation.

Lire l'article de Ransford ici.

#Décolonisation #Justice des connaissances #Liberté académique #Justice épistémique #AfricaCan #Réforme des programmes #Enseignement supérieur #Leadership #Justice cognitive #Décolonisation de l'éducation

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Le Temps Occidental vs Le Temps Africain

Deux manières de concevoir. Deux manières d’être.

Nous entendons souvent l'expression "heure africaine" avec un sourire en coin, comme si elle signifiait simplement un retard. Et si elle reflétait quelque chose de bien plus profond ? Une vision du monde entièrement différente ?

Dans les cultures africaines traditionnelles, le temps n'est pas quelque chose que l'on chasse. C'était quelque chose avec lequel on se déplaçait - pas des heures et des délais, mais le rythme - le rythme du soleil et de l'ombre, de la terre et de la communauté - quand les vaches rentrent à la maison, quand la lune est pleine, au troisième chant du coq.

La présence était sacrée. Vous n'interrompiez pas une conversation avec un ancien pour courir à votre prochain rendez-vous. Vous êtes resté parce que la sagesse n'est pas chronométrée à la minute près. Elle se transmet dans l'instant.

Pour beaucoup, cela peut sembler désorganisé. Mais en réalité, il s'agit d'une relation profonde avec la vie, qui privilégie les moments par rapport aux minutes, la connexion par rapport à l'achèvement, et l'esprit par rapport à la vitesse.

Aujourd’hui, je partage une métaphore visuelle qui illustre cette différence. Gardiens du Temps de Deux Mondes : une illustration en deux volets sur le temps mécanique et le temps rythmique.

Crédit: Ce post s’inspire d’un récit percutant raconté par African Folktales by MS (@AfricanFolktalesByMS), sur TikTok, intitulée "African Time isn't Laziness !" (Le temps africain n'est pas de la paresse !). Regardez l'histoire originale ici.

#AfricanTime #Leadership #DecolonisingTime #Presence #CulturalWisdom #Storytelling #PledgeForChange #VisualWisdom #PositiveMinds

🛠 Décoloniser le développement et le design

Code : DDD

Critique les modèles de développement imposés d’en haut et encourage des approches dirigées localement, basées sur le contexte, la co-création et l’équité structurelle.

DCL-DDD001

Au-delà de l'autoroute

Et si le développement n’était pas une trajectoire unique, mais une multiplicité de chemins tissés à partir des savoirs, des pratiques et des aspirations locales ?

Dans son ouvrage fondateur Encountering Development (1995), Arturo Escobar critique l’idée dominante selon laquelle le progrès universel serait une autoroute à sens unique menant toutes les sociétés vers un même horizon : celui de la modernité occidentale. Selon lui, cette vision linéaire et technocratique du développement a souvent justifié l’imposition de modèles extérieurs, au détriment des cultures, des territoires et des formes de vie locales.

Escobar nous invite à décoloniser notre manière de penser le développement. Plutôt que de chercher à améliorer un modèle unique, il propose de reconnaître la pluralité des mondes possibles — des trajectoires enracinées dans la mémoire, le territoire, les liens sociaux et le vivant.

Repenser le développement, ce n’est pas simplement en redéfinir les termes. C’est abandonner l’idée d’un centre qui dicte le mouvement, pour accueillir une diversité de voies façonnées par les peuples eux-mêmes.

« Ce dont nous avons besoin, ce ne sont pas de nouvelles définitions du développement, mais des façons entièrement nouvelles de penser les mondes que les gens veulent créer. »

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Construit pour nous ou construit par nous ?

Dans le secteur du développement, la différence entre imposition et intégration n’est pas une question de méthode — c’est une question de sens.

Trop souvent, les solutions sont conçues ailleurs, puis livrées comme des meubles en kit : efficaces sur le papier, prêtes à l’emploi, faciles à déployer. Mais comme tout meuble fabriqué sans connaître la pièce qui doit l’accueillir, ces solutions tombent à côté. Elles manquent de contexte. D’âme. De lien réel avec les gens, les lieux, les histoires.

C’est toute la différence entre une structure posée… et une présence ancrée.

La transformation véritable ne commence pas avec une consultation formelle. Elle commence quand les communautés sont autorisées à diriger, à créer, à contester. Quand les réponses ne sont pas seulement adaptées à un contexte, mais émergent, de ce contexte — ancrées dans les savoirs, les cultures et les réalités vécues.

Une structure construite pour les gens peut tenir. Mais une structure construite avec eux — par eux — porte une fierté, une mémoire, un sens. Elle vit. Elle dure.

Car ce que l’on construit ensemble ne se contente pas d’exister : cela se transmet, se protège, et s’incarne.

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Deux modèles de financement : Fragmentation ou leadership local

Le modèle traditionnel de financement du développement a été conçu dans un autre contexte marqué par l’héritage colonial, des décisions prises à distance, et une structure centrée sur le contrôle et la reddition de comptes par des couches intermédiaires.

Il repose sur des postulats hérités : que l’expertise vient d’en haut, et que les ressources doivent être gérées de manière centralisée à travers plusieurs niveaux de supervision.

Mais le monde évolue, et nos modèles doivent aussi évoluer.

Le développement dirigé localement n’est pas un rejet du passé, mais une transformation vers plus de justice, d’équité et d’impact. Il reconnaît que celles et ceux qui vivent les réalités locales sont aussi ceux qui détiennent les solutions. Il mise sur la confiance, le leadership local et l’accès direct aux ressources.

Ce n’est pas seulement une question d’efficacité, c’est un rééquilibrage des pouvoirs, une restauration de l’agence locale, et une nouvelle vision du partenariat.

Les deux modèles racontent une histoire. L’un parle d’héritage. L’autre, d’avenir.

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Proverbes et dictons