Jour 5 : Le Moustique Bourdonnant contre la Luciole Lumineuse

Certaines voix remplissent une pièce, d’autres la façonnent. Les deux s’expriment. Les deux sont remarquées. Mais l’une nous laisse tournoyer, l’autre nous aide à atterrir.

Hier, nous avons rencontré deux créatures dont l’apparence venait bouleverser nos repères : la minuscule grenouille toxique, polie mais nocive en silence, et le puissant bison protecteur, qui offre refuge derrière sa carrure. Aujourd’hui, nous passons au monde des insectes, où la présence ne se mesure pas en taille… mais en effet.

Les moustiques et les lucioles. Deux créatures minuscules. Impossible de les ignorer. Mais pendant que l’un perturbe, l’autre guide. Une leçon de communication : pas sur combien on parle, mais sur ce que nos mots laissent derrière eux — ou non.

🦟 Le Moustique Bourdonnant

On l’entend avant même qu’il n’arrive.

Il entre en réunion chargé d’énergie, souvent en train de parler avant d’avoir trouvé sa chaise. Il commente, interrompt, revient sur un point, reformule. « Petite réflexion… » « Pour compléter… » « Désolé de couper mais… ». Encore. Et encore.

Il ne manque pas d’enthousiasme. Il est investi, présent, sincèrement engagé. Mais son rythme devient une sorte de bruit de fond : persistant, aigu, inévitable. Pas agressif. Juste… constant.

Et voici le paradoxe : il veut vraiment aider. Mais son besoin de contribuer — ou plutôt, d’être vu en train de contribuer — peut finir par noyer la conversation. Ses mots flottent au-dessus de chaque idée, attirant l’attention, brouillant la concentration.

Les gens cessent de traiter le contenu. Ils attendent juste la prochaine interruption. Et quand la réunion se termine, tout le monde est curieusement fatigué… sans trop savoir pourquoi.

Le moustique ne veut pas nuire. Mais le poids de sa présence ne vient pas de ce qu’il apporte — il vient de l’espace qu’il occupe.

✨ La Luciole Lumineuse

Et puis… dans le silence entre deux interventions, une lumière clignote.

La luciole incandescente ne cherche pas à attirer l'attention. Elle observe. Elles traitent. Elle attend, non par timidité, mais par discipline. Ils ne parlent pas pour remplir le temps - ils parlent pour le déplacer.

Quand elle entre enfin dans la conversation, ses mots sont simples, ancrés, souvent imagés : « Et si on parlait vraiment de ça ? », « Je peux reformuler autrement ? », « Voici peut-être une idée pour tout rassembler. »

Elle ne brille pas pour impressionner. Elle clarifie. Elle traverse la brume, non pas par complexité, mais par précision. Sa force ne vient pas de sa voix, mais de son timing.

Et quand elle se tait, elle laisse derrière elle quelque chose de rare : une direction. On ne se souvient pas d’une performance. On se souvient d’un déclic.

Les lucioles passent souvent inaperçues dans la hiérarchie des volumes. Mais les meilleures équipes le savent : quand l'une d'entre elles s'allume, il faut faire attention.

🔍 La Réflexion

Il y a une différence entre parler et contribuer. Entre être entendu·e… et être ressenti·e.

Le Moustique Bourdonnant est toujours en mouvement — mais atterrit rarement.
Il cherche la reconnaissance dans la répétition.
Mais ce faisant, il étouffe parfois des voix moins fréquentes mais plus décisives

La luciole incandescente, en revanche, attend que le moment soit important. Sa présence est légère, mais délibérée. Et bien que ses mots soient peu nombreux, leur effet est durable.

Ce n’est pas une question d’extraversion ou d’introversion. C’est une question d’intention.
Parlons-nous pour impressionner… ou pour ouvrir un espace ?

Alors, posez-vous la question :
Quand vous parlez, la pièce devient-elle plus claire — ou simplement plus bruyante ?
Et quand vous ne parlez pas… manque-t-il quelque chose, ou tout commence-t-il enfin à s’apaiser ?

📌 Le Saviez-Vous ?

Les moustiques sont parmi les espèces les plus perturbatrices du monde — non pas à cause de leur force, mais de leur persistance.
Ils battent des ailes jusqu’à 600 fois par seconde, produisant un bourdonnement aigu capable de générer de l’irritation, de l’anxiété et des troubles du sommeil. Leur bruit ne vise pas à éclairer. Il est là pour survivre.

Les lucioles, quant à elles, utilisent la lumière pour communiquer. Leur lueur, produite par bioluminescence, n'est pas constante. Elle est intentionnelle. Les lucioles clignotent pour attirer des partenaires, marquer des motifs et signaler leur présence dans des paysages sombres. Chaque éclair a un message. Chaque pause a une raison.

Dans le monde du travail, nous émettons tous des signaux.
La vraie question n’est pas : sommes-nous visibles ?
Mais : éclairons-nous ce qui compte ?

📚 Références

  • Foster, W.A. & Walker, E.D. (2009). "Moustiques (Culicidae)". Entomologie médicale et vétérinaire

  • Viviani, V.R. (2002). "La bioluminescence de la luciole : une perspective comparative". Sciences photochimiques et photobiologiques

  • Cain, S. (2012). Quiet : The Power of Introverts in a World That Can't Stop Talking (Le pouvoir des introvertis dans un monde qui ne peut pas s'arrêter de parler)

  • Harvard Business Review (2023). "Quand parler et quand se taire en réunion"

  • Scott, K. (2017). Radical Candor : Être un patron génial sans perdre son humanité.

Adama Coulibaly : Répandre la positivité avec PositiveMinds

Adama Coulibaly, connu sous le nom de Coul, est un leader transformateur, un défenseur de la justice sociale et un champion passionné de la décolonisation. Auteur, blogueur et coach certifié, il se consacre à la promotion de l'équité et à l'inspiration du changement à travers ses écrits et son leadership.

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