Dé-colonisation ou défaire ce qui ne peut être défait

Esprits positifs | Citations positives | Edition 017

Venant d'un continent qui panse encore les plaies de plus de 300 ans de traites négrières, auxquels s'ajoutent 100 ans de colonisation, je déteste le terme "dé-colonisation", surtout lorsqu'il est appliqué au secteur du développement et appelé "dé-colonisation de l'aide".

Utiliser le préfixe "de" pour défaire ce qui ne peut l'être revient à remuer le couteau dans une plaie qui ne peut être guérie. Trouvons donc un terme plus positif et respectueux qui ne réveille pas les démons du passé. Si la traite négrière ou la colonisation avaient lieu dans le monde moderne, elles seraient qualifiées au mieux de "crime contre l'humanité". Ils ont été utilisés pour piller systématiquement et minutieusement l'Afrique pendant 4 siècles de ses ressources mais aussi et surtout de sa main d'œuvre combinée à des efforts soutenus pour effacer la riche et immense culture du continent. D'innombrables études menées par des historiens, sociologues, anthropologues et économistes de renom, d'Afrique et d'ailleurs, montrent que le retard de développement de l'Afrique trouve ses racines dans son sombre passé.

Cela dit, le terme "décolonisation" est à l'aide ce que l'emballage est à un produit. C'est le produit qui compte, pas l'emballage. Dans le secteur de l'humanitaire et du développement, le produit de la décolonisation est le rééquilibrage de l'asymétrie de pouvoir entre les "fournisseurs d'aide" et les "clients de l'aide" ; un concept que je chéris et défends.

Il est donc urgent de lui trouver un terme alternatif, car même si l'emballage ne fait pas le produit, il en améliore la présentation. En attendant de trouver un meilleur emballage pour le produit "décolonisation de l'aide", focalisons-nous sur son beau contenu. 

Aussi, je vous invite à concevoir le nouvel emballage. Partagez dans les commentaires vos propositions de termes alternatifs à la "décolonisation de l'aide" ou aimez les propositions des autres. Et qui sait, ceci pourrait être le début d'un mouvement.

Adama Coulibaly | Positive Minds

Expert en développement international et en aide humanitaire, Adama Coulibaly, alias Coul, a trois décennies d'expérience au sein d'ONG internationales et des Nations unies, œuvrant pour la justice sociale et l'égalité entre les femmes et les hommes.

Blogueur prolifique, il partage des pensées positives sur le leadership et la conscience sociale. Dévoué au mentorat de la jeunesse africaine, il cherche à inspirer la résilience et l'engagement, croyant en leur potentiel pour bâtir une Afrique libre, unie et prospère.

Pour en savoir plus sur moi, cliquez ici.

https://adamacoulibaly.com
Précédent
Précédent

Comment la culture organisationnelle façonne-t-elle les comportements des employés ?

Suivant
Suivant

Il faut plus que du talent pour atteindre l'excellence.