Hésitation à l'égard du vaccin COVID-19 et que faire ?

Esprits positifs | Histoires positives | Édition 024

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J'ai eu ma première injection du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19, et je vais bien.

Il était 15h30 hier, vendredi 2 avril 2021, lorsque j'ai pénétré dans le centre de vaccination COVID-19 mis en place par le gouvernement sénégalais pour le personnel des Nations Unies et des organisations internationales et leurs familles.

Avez-vous une carte d'identité ? Quelle est votre date de naissance ? Où habitez-vous ? Quel est votre numéro de téléphone ? Souffrez-vous de comorbidités telles que l'hypertension, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance rénale, le diabète ou le cancer ?

Telles étaient les questions de routine que l'infirmier m'a posées avant de remplir ma carte de vaccination COVID-19 et de me diriger vers la personne chargée de la vaccination.

"Asseyez-vous et relevez la manche gauche de votre chemise", m'a ordonné la dame. En moins de 5 secondes, j'avais reçu ma première dose du vaccin AstraZeneca.

La dame m'a ensuite indiqué une zone qui avait été aménagée à cet effet et m'a dit : "Asseyez-vous là-bas pendant 15 minutes pour vérifier que vous réagissez bien au vaccin". J'ai rejoint 3 autres personnes qui attendaient que leurs 15 minutes soient écoulées.

À 15 h 50, tout était fini. Je suis reparti avec mon carnet de vaccination COVID-19 avec la date à laquelle je dois prendre la deuxième dose. En rentrant chez moi, mon épouse, une sceptique des vaccins, m'a fait subir un interrogatoire. Elle avait des tonnes de questions à me poser. La première était : "Tu vas bien ?". "Comme tu peux le voir", ai-je répondu. Puis elle a enchaîné avec d'autres questions.

Mon épouse n'est pas la seule sceptique en matière de vaccins. Des millions de personnes dans le monde sont sceptiques. Leur scepticisme s'est accru lorsque plusieurs pays, notamment en Europe, ont suspendu la vaccination AstraZeneca. Depuis lors, les experts de l'OMS et d'autres experts scientifiques ont confirmé que le vaccin de la société suédo-britannique est sûr et efficace.

Alors pourquoi mon épouse et tant d'autres personnes continuent-elles d'être sceptiques à l'égard du vaccin ?

Selon un sondage récent de P-NORC, environ 1 Américain sur 3 déclare qu'il ne recevra certainement ou probablement pas le vaccin COVID-19. Le manque de confiance est la principale raison de leur scepticisme : manque de confiance dans les vaccins COVID-19, manque de confiance dans le gouvernement, et manque de confiance dans les produits pharmaceutiques. Les gens s'inquiètent également des effets secondaires ou pensent que le vaccin n'est pas sûr parce qu'il a été fabriqué à la hâte. Les théories du complot, généralement alimentées par des rumeurs diffusées sur les réseaux sociaux, ont également contribué au sentiment anti-vaccin dans de nombreux pays, notamment en Afrique. Les scandales passés, tels que la mort de 11 enfants nigérians en 1996 après que Pfizer leur ait donné le médicament expérimental contre la méningite appelé Trovan, sont aussi à blâmer.

La "méfiance à l’égard des vaccins" est si élevée que l'OMS l'a classé parmi les dix menaces pour la santé mondiale en 2019, bien avant que la COVID-19 ne soit déclaré pandémie mondiale.

Comment répondre à l'hésitation à l’égard du vaccin COVID-19 ?

Si vous cherchez sur Google "hésitation vaccinale" ou "scepticisme vaccinal", vous trouverez de nombreux articles et rapports intéressants sur le sujet, signe qu'il ne s'agit pas d'un sujet nouveau. Mon rapport préféré est un rapport du groupe de travail du Conseil consultatif stratégique d'experts sur la vaccination (ou SAGE) de l'OMS publié en octobre 2014, bien avant que COVID-19 ne frappe le monde. Selon ce rapport, l'hésitation vaccinale est influencée par trois facteurs connus sous le nom des "3C" : complaisance, commodité et confiance.

  • La confiance est la foi dans 1) l'efficacité et l'innocuité des vaccins ; 2) le système qui les fournit ; et 3) les motivations des acteurs politiques qui décident des vaccins nécessaires.

  • La complaisance existe lorsque les risques perçus de maladies évitables par la vaccination sont faibles et que la vaccination n'est pas considérée comme une action préventive nécessaire.

  • La commodité est mesurée par la mesure dans laquelle la disponibilité physique, le caractère abordable et la volonté de payer, l'accessibilité géographique, la capacité de compréhension (langue et connaissances en matière de santé) et l'attrait des services de vaccination influencent l'adoption.

Pour lutter efficacement contre la réticence à se faire vacciner ou le refus de vaccination, les gouvernements et les organisations doivent s'attaquer simultanément aux "3C". Cependant, selon le contexte, le moment, le lieu, le programme et le vaccin, chaque "C" aura un poids et une influence différents sur la question.

Mais à mon avis, de nos jours le risque le plus élevé est la croissance exponentielle de l'utilisation des réseaux sociaux (tels que Facebook, WhatsApp ou Twitter) pour diffuser les fausses informations sur les vaccins comme une traînée de poudre et donc alimenter l'hésitation vaccinale. Pour atténuer ce risque, un guide pratique pour la gestion de la désinformation sur les vaccins a été commandé par l'UNICEF et produit en partenariat avec First Draft, Yale Institute for Global Health et The Public Good Projects (PGP). Il s'agit d'une ressource téléchargeable gratuitement en 6 langues : anglais, français, espagnol, italien, arabe et turc. Ce guide a pour but d'aider les organisations à lutter contre l'infodémie mondiale en élaborant des plans d'action nationaux stratégiques et bien coordonnés pour contrer rapidement la désinformation sur les vaccins et créer une demande de vaccination grâce à l'écoute sociale.

Ces strategies sont-elles suffisantes pour adresser l'hésitation vaccinale COVID-19 ? Je ne peux l'affirmer. Cependant, les données et les preuves montrent que le vaccin fonctionne bel et bien. En effet, selon l'OMS, la vaccination est l'un des moyens les plus efficaces d'éviter les maladies - elle permet actuellement d'éviter 2 à 3 millions de décès par an. On pourrait en éviter 1,5 million de plus si la couverture vaccinale mondiale s'améliorait. Grâce aux vaccinations, des maladies autrefois courantes comme la polio, la rougeole, la diphtérie et la rubéole ont été pratiquement éradiquées. La COVID-19 ne fait pas exception.

C'est pourquoi j'ai reçu ma première dose de vaccin COVID-19. Si vous faites partie des sceptiques du vaccin, je vous demande d'utiliser le site Internet de l'OMS ou les sites et revues scientifiques pour obtenir des informations actuelles et fiables. Comme moi, vous serez bientôt convaincu que la vaccination contre la COVID-19 marche. Le risque zéro n'existe pas, mais comme l'a dit l'OMS, les avantages du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19 l'emportent sur ses risques. Elle recommande donc de poursuivre les vaccinations.

Adama Coulibaly | Positive Minds

Expert en développement international et en aide humanitaire, Adama Coulibaly, alias Coul, a trois décennies d'expérience au sein d'ONG internationales et des Nations unies, œuvrant pour la justice sociale et l'égalité entre les femmes et les hommes.

Blogueur prolifique, il partage des pensées positives sur le leadership et la conscience sociale. Dévoué au mentorat de la jeunesse africaine, il cherche à inspirer la résilience et l'engagement, croyant en leur potentiel pour bâtir une Afrique libre, unie et prospère.

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https://adamacoulibaly.com
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